- EAN13
- 9782315003839
- ISBN
- 978-2-315-00383-9
- Éditeur
- Max Milo
- Date de publication
- 17/11/2020
- Poids
- 371 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Pour en finir avec la madeleine ! À la Recherche du temps perdu de Proust a été lu comme un monument intimidant témoignant de la parfaite maîtrise d'un écrivain qui savait dès le début de son récit où il allait. Thierry Marin propose d'en comprendre le mécanisme
Il est temps d'arrêter de lire A la Recherche du temps perdu comme une cathédrale imposante, construite dans ses grandes masses autour des seules réminiscences comme la madeleine. Car Proust a bien plutôt fait croître son récit comme une plante proliférante, se disséminant à partir de la poussée d'une seule et même cellule germinale, " impression obscure " qui est la singularité de son style : une étrange germination triangulaire faisant pousser par le milieu d'une haie blanche le tiers sommet mobile d'une épine rose, dont les clochers de Martinville avec surrection de la flèche de Vieuxvicq sont une exemplification. Cette germination florale se met à envahir tous les terreaux de la narration : composition de chaque tome et de leurs relations, présentation des personnages, allures du roman d'apprentissage, description des vanités mondaines, jusqu'aux ramifications infimes de son phrasé. Les réminiscences, avec germination intercalée d'éternité entre deux pans temporels opposites, n'en sont plus qu'un cas particulier. La thématique florale n'est plus niaiserie lyrique de roses éphémères ou fadeur romantique de fleurs bleues, ni prédilection décadente pour tous les rebuts de l'industrialisation, mais affirmation d'une nouvelle force de l'art : l'œuvre végétale, avec l'invention d'une syntaxe inédite.
Il est temps d'arrêter de lire A la Recherche du temps perdu comme une cathédrale imposante, construite dans ses grandes masses autour des seules réminiscences comme la madeleine. Car Proust a bien plutôt fait croître son récit comme une plante proliférante, se disséminant à partir de la poussée d'une seule et même cellule germinale, " impression obscure " qui est la singularité de son style : une étrange germination triangulaire faisant pousser par le milieu d'une haie blanche le tiers sommet mobile d'une épine rose, dont les clochers de Martinville avec surrection de la flèche de Vieuxvicq sont une exemplification. Cette germination florale se met à envahir tous les terreaux de la narration : composition de chaque tome et de leurs relations, présentation des personnages, allures du roman d'apprentissage, description des vanités mondaines, jusqu'aux ramifications infimes de son phrasé. Les réminiscences, avec germination intercalée d'éternité entre deux pans temporels opposites, n'en sont plus qu'un cas particulier. La thématique florale n'est plus niaiserie lyrique de roses éphémères ou fadeur romantique de fleurs bleues, ni prédilection décadente pour tous les rebuts de l'industrialisation, mais affirmation d'une nouvelle force de l'art : l'œuvre végétale, avec l'invention d'une syntaxe inédite.
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