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Cymbalum mundi, suivi de Bonaventure Desperiers par Charles Nodier
EAN13
9791027900275
Éditeur
Éditions Anacharsis
Date de publication
Collection
Famagouste
Langue
français
Langue d'origine
grec ancien (jusqu'à 1453)
Fiches UNIMARC
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Cymbalum mundi

suivi de Bonaventure Desperiers par Charles Nodier

Éditions Anacharsis

Famagouste

Indisponible
Mercure descend des cieux à Athènes faire relier le livre des destinées en
mauvais état ; deux canailles s’emparent du livre et l’échangent contre un
autre. Des philosophes, toujours à Athènes, cherchent dans la poussière du
théâtre les fragments de la pierre philosophale que Mercure, par jeu, à
réduite en poudre. Cupidon, de sa flèche, lance une femme hésitante dans les
bras de son amant ; un cheval réclame au palefrenier le droit à la saillie à
la saison des amours. Deux chiens doués de parole dissertent sur l’utilité
d’un tel don. On n’a pas fini de gloser sur le méschant petit livre de
Bonaventure des Périers mis au feu dès sa parution en 1537. Son auteur, amant
de Marguerite de Navarre, disparut presque aussitôt dans des circonstances que
l’on a jamais pu élucider, il fallut attendre près de trois cents ans après sa
publication pour que l’on commence à en pressentir l’importance. Car ces
quatre dialogues facétieux, composés dans l’anonymat à Lyon, jouant sur
l’allégorie et anagramme dans un langage savoureux, professent un authentique
athéisme, qui dérouta Lucien Febvre lui-même dans ses études sur l’incroyance
au XVIe siècle. C’est que reconnaître sous la masque de Mercure, dieu des
voleurs et de la parole torve, le Christ en personne, la Bible sous le livre
des destinées, et concevoir que la Loi divine peut bien valoir celle des
hommes et que toutes deux s’équivalent dans l’art de la tromperie, risquent en
effet de mettre à mal bon nombre de convenances encore vivaces de nos jours.
Et le Cymbalum va encore au-delà. À travers la manipulation du subterfuge
langagier, la dissimulation et l’ironie, Bonaventure des Périers, inspiré par
toutes les traditions sceptiques depuis l’Antiquité, élabore avec finesse une
apologie du silence, seul argument, narquois sans doute, à opposer à tous les
diseurs de vérité qui emplissent le monde de leur tintamarre, comme celui
d’une vulgaire cymbale. La vertigineuse richesse du Cymbalum mundi, qui n’a
pas encore livré tous ses secrets, a déclenché depuis le XVIe siècle une
immense littérature érudite, parfois myope devant le sens caché du livre,
comme il arriva à Voltaire, et, jusqu’à présent, il n’existait pas d’édition
courante du texte, ici adapté en français moderne. Charles Nodier fut sans
doute celui qui, avec son Bonaventure des Périers de 1841, permit au Cymbalum
d’élargir un peu son audience, tout en donnant quelques clés nouvelles pour
son interprétation et rappela que la lecture du méschant petit livre est aussi
un jeu que son auteur proposa au lecteur voici quatre cents ans, jeu qui dure
encore.
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