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L'Etat de distorsion en Afrique de l'Ouest, Des empires à la nation
EAN13
9782811126254
Éditeur
Karthala
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'Etat de distorsion en Afrique de l'Ouest

Des empires à la nation

Karthala

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Les classes politiques africaines ont choisi, au lendemain des indépendances,
de reproduire le cadre territorial hérité de la colonisation et ont entériné
le principe de l’État-nation. Ce dernier contredit la plupart des ressorts
politiques, économiques, culturels des sociétés africaines. Mais il a aussi
fait l’objet de processus d’appropriation souvent massive, et toujours
créative, de la part de l’ensemble de leurs acteurs.
Cette double réalité rend insuffisantes la plupart des interprétations qui
mettent l’accent sur des contradictions supposées insurmontables entre un État
hérité de la colonisation et les sociétés du cru, sous la forme d’un jeu à
somme nulle. Les choses sont en fait plus compliquées. Car les régimes de
légitimité, de sécurité, de responsabilité sociale, d’enrichissement, de
représentation culturelle et politique du « bon gouvernement » participent
simultanément de ces deux dimensions historiques, d’espaces différents, de
durées disparates qui s’encastrent les unes dans les autres plutôt qu’elles ne
se succèdent.
Cette distorsion inhérente aux sociétés africaines contemporaines est source
d’ambivalence, plutôt que d’ambiguïté comme le pensaient Cheikh Hamidou Kane
et Georges Balandier. Elle rend problématique l’institutionnalisation d’une
gouvernance de la transparence, et tend à inscrire la compétition politique,
l’accumulation de la richesse et la lutte sociale dans l’ordre de la violence.
Jean-François Bayart est professeur à l’IHEID de Genève, et titulaire de la
chaire Yves Oltramare « Religion et politique dans le monde contemporain ».
Ibrahima Poudiougou est doctorant à l’Université de Turin. Giovanni Zanoletti
est doctorant à l’Université Paris-Nanterre.
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