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Une mémoire de papier, Les historiens de village et le culte des petites patries rurales (1830-1930)
EAN13
9782753568068
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Une mémoire de papier

Les historiens de village et le culte des petites patries rurales (1830-1930)

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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La tradition des études de village, que depuis quelques années les amateurs
d'histoire locale redécouvrent et réinventent, s'est constituée au cours du
XIXe siècle. C'est au début du règne de Louis-Philippe que furent réalisées
les premières monographies de commune rurale. Cette formule rencontra un vif
succès. Sous la Troisième République, des milliers d'érudits locaux
consacraient leurs loisirs à étudier l'histoire, le folklore et les traditions
des villages. Le travail de production monographique était une source de
prestige pour ces chercheurs qui, en dotant leur commune d'un patrimoine
immatériel, tentaient de faire advenir une conscience collective dont les
fondements objectifs étaient de moins en moins tangibles. C'est pourquoi le
champ de l'érudition villageoise fut massivement investi par des hommes – mais
aussi quelques femmes – qui aspiraient à exercer un leadership local :
châtelains s'efforçant de perpétuer les formes traditionnelles de domination ;
curés luttant pied à pied contre la sécularisation des identités villageoises,
et pour qui l'histoire était d'abord un moyen d'apostolat rural instituteurs
laïques dont le prestige ne cessait de croître au sein d'une paysannerie
désormais alphabétisée. Cette science des terroirs connut son apogée alors
même que les campagnes commençaient à se dépeupler. Pareille coïncidence ne
doit rien au hasard. Les historiens de village, véritables apôtres du
localisme et de l'agrarisme, ne cachaient pas leur inquiétude quant aux
conséquences sociales ou morales de l'urbanisation et du développement
industriel. Et ils étaient persuadés que la vulgarisation de l'histoire locale
suffirait à réduire le pouvoir d'attraction des villes. À une époque où les
appartenances locales perdaient de leur évidence, ils tentèrent de jeter les
bases d'une nouvelle territorialité, fondée sur la connaissance du patrimoine
et de l'histoire des petites patries villageoises. En développant chez les
agriculteurs un patriotisme de clocher, ils s'efforcèrent de les enchaîner à
leur terroir.
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