- EAN13
- 9782384090068
- Éditeur
- Karthala
- Date de publication
- 20/10/2022
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Papier - Karthala 27,00
Est-il possible que le Christ soit nostalgique de son séjour terrestre malgré
sa « fin » tragique ? Cette hypothèse d’un poème de Jorge Luis Borges aurait
probablement plu à Jean-Marc Ela dont le parcours sacrificiel s’est achevé en
2008 dans la douleur de l’exil et le silence grisâtre de l’hiver canadien.
Théologien insoumis, sociologue incandescent et penseur transversal, Ela a
mené une vie ascétique dans l’allégresse du don de soi. Il n’avait jamais
cessé d’aimer son Afrique à laquelle il avait si mal. En formulant une demande
radicale d’humanité pour l’Afrique des villages, des bidonvilles et des
exclus, Ela a esquissé et mis en pratique une éthique de la transgression et
une esthétique de la compassion. Il en a payé le prix, dignement. Oui, la
dissidence intellectuelle se paie cash, surtout dans les lieux où les pouvoirs
religieux et politiques imposent des spiritualités dogmatiques. Ni l’inflation
des douleurs, ni les persécutions sournoises, ni la violence muette n’ont
cependant empêché cet esprit indocile d’enfreindre les vérités rigides du
religieux, de l’économique, du politique et du social. Ela a accédé à «
l’immortalité cosmique » – celle que seuls confèrent l’oeuvre qui reste, les
actes posés, les manières d’être et les souvenirs incrustés dans le
subconscient collectif. Son travail prophétique interroge la vaste
accumulation du passé, décloisonne les savoirs et trace les horizons avec une
espérance poignante. Comme la forêt innombrable du sud-Cameroun dont les
nuances ne peuvent être répertoriées, son oeuvre énonce un nombre infini de
sens. Cet ouvrage n’ambitionne donc pas d’en offrir une exégèse. L’objet ici
est plus circonscrit : éclairer le parcours de l’homme, ouvrir quelques
fenêtres sur sa parole et la porter au-delà des amphithéâtres et des conclaves
théologiques.
sa « fin » tragique ? Cette hypothèse d’un poème de Jorge Luis Borges aurait
probablement plu à Jean-Marc Ela dont le parcours sacrificiel s’est achevé en
2008 dans la douleur de l’exil et le silence grisâtre de l’hiver canadien.
Théologien insoumis, sociologue incandescent et penseur transversal, Ela a
mené une vie ascétique dans l’allégresse du don de soi. Il n’avait jamais
cessé d’aimer son Afrique à laquelle il avait si mal. En formulant une demande
radicale d’humanité pour l’Afrique des villages, des bidonvilles et des
exclus, Ela a esquissé et mis en pratique une éthique de la transgression et
une esthétique de la compassion. Il en a payé le prix, dignement. Oui, la
dissidence intellectuelle se paie cash, surtout dans les lieux où les pouvoirs
religieux et politiques imposent des spiritualités dogmatiques. Ni l’inflation
des douleurs, ni les persécutions sournoises, ni la violence muette n’ont
cependant empêché cet esprit indocile d’enfreindre les vérités rigides du
religieux, de l’économique, du politique et du social. Ela a accédé à «
l’immortalité cosmique » – celle que seuls confèrent l’oeuvre qui reste, les
actes posés, les manières d’être et les souvenirs incrustés dans le
subconscient collectif. Son travail prophétique interroge la vaste
accumulation du passé, décloisonne les savoirs et trace les horizons avec une
espérance poignante. Comme la forêt innombrable du sud-Cameroun dont les
nuances ne peuvent être répertoriées, son oeuvre énonce un nombre infini de
sens. Cet ouvrage n’ambitionne donc pas d’en offrir une exégèse. L’objet ici
est plus circonscrit : éclairer le parcours de l’homme, ouvrir quelques
fenêtres sur sa parole et la porter au-delà des amphithéâtres et des conclaves
théologiques.
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