- EAN13
- 9782877042628
- ISBN
- 978-2-87704-262-8
- Éditeur
- "Éditions Unes"
- Date de publication
- 02/06/2023
- Nombre de pages
- 144
- Dimensions
- 21,1 x 15,1 x 1,6 cm
- Poids
- 262 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Avec un mélange de fausse candeur, d’humour, et de transparence (transparence qui ne nous épargne rien des mouvements internes du corps), Ludovic Degroote pose dans Le début des pieds l’équation d’une impossible séparation : la séparation du monde tout autant que le rapport au monde est impossible. Récit de chutes, livre d’écoulements, le poème creuse son intériorité en déroulant un regard qui partant de l’intérieur interroge sa place dans le monde : quand bien même on s’y trouve tout entier, on le regarde de l’extérieur – de l’extérieur de tout sauf de son propre corps. Le corps se fait ici le creuset au même titre que le langage des peurs, des maladies, des blessures, des pentes contre lesquelles il est si difficile de lutter. « S’il n’y avait que deux bords on pourrait se rejoindre » dit Ludovic Degroote qui fait le détour par les sitcoms télévisées et les amours de Nathan et Nirina pour rejoindre son propre vertige. Les autres, même personnages virtuels (mais que sommes-nous vis-à-vis des autres justement ?) peuvent-ils simplifier la complexité du monde, et nos propres complications ?
C’est ce qui nous « lie à cette séparation » de soi-même, à ce paradoxe qui pousse à s’écarter de soi sans y parvenir, sans pouvoir même en faire le tour. C’est un épicurisme renversé, en négatif qui est à l’œuvre ; la mort n’existe pas tant qu’on est en vie, et c’est bien ce qui est terrible, de ne pouvoir se défaire de sa vie sans mourir. Le présent agrandit la plaie de vivre pour Degroote qui attend sans cesse la vie qui « ne saurait tarder » et qui pourtant est là, à creuser les blessures, à mesure que l’on cherche à se sauver, mais à se sauver de quoi puisque la seule issue de la vie est de ne plus vivre ?
Que faire contre la mobilité qui est la condition même de la vie sinon suivre le mouvement de ses pieds, que faire contre la fluidité même qui nous traverse le corps sinon la laisser provoquer nos effondrements, que faire sinon accepter de tenir ses cicatrices, en adopter la trace ? Questions qui trouvent leur aboutissement radical dans Ventre, texte inédit que nous publions ici à la suite du Début des pieds lui-même indisponible depuis plusieurs années, et ses poèmes acérés qui agrègent ce que l’on absorbe des autres, tranchent dans le vif de la peau et des os, et de ce qui au fil du temps se rétracte – viscères et mémoire – la peur au ventre, car « nous n’existons que par nos intérieurs ». Ludovic Degroote résout finalement dans ces deux livres réunis la question matrice et motrice de son œuvre, qui est de supporter la gravité de l’existence avec légèreté, et d’y répondre avec farce et sérieux : « ce qui nous manque c’est de n’avoir pas connu autre chose que la vie ».
C’est ce qui nous « lie à cette séparation » de soi-même, à ce paradoxe qui pousse à s’écarter de soi sans y parvenir, sans pouvoir même en faire le tour. C’est un épicurisme renversé, en négatif qui est à l’œuvre ; la mort n’existe pas tant qu’on est en vie, et c’est bien ce qui est terrible, de ne pouvoir se défaire de sa vie sans mourir. Le présent agrandit la plaie de vivre pour Degroote qui attend sans cesse la vie qui « ne saurait tarder » et qui pourtant est là, à creuser les blessures, à mesure que l’on cherche à se sauver, mais à se sauver de quoi puisque la seule issue de la vie est de ne plus vivre ?
Que faire contre la mobilité qui est la condition même de la vie sinon suivre le mouvement de ses pieds, que faire contre la fluidité même qui nous traverse le corps sinon la laisser provoquer nos effondrements, que faire sinon accepter de tenir ses cicatrices, en adopter la trace ? Questions qui trouvent leur aboutissement radical dans Ventre, texte inédit que nous publions ici à la suite du Début des pieds lui-même indisponible depuis plusieurs années, et ses poèmes acérés qui agrègent ce que l’on absorbe des autres, tranchent dans le vif de la peau et des os, et de ce qui au fil du temps se rétracte – viscères et mémoire – la peur au ventre, car « nous n’existons que par nos intérieurs ». Ludovic Degroote résout finalement dans ces deux livres réunis la question matrice et motrice de son œuvre, qui est de supporter la gravité de l’existence avec légèreté, et d’y répondre avec farce et sérieux : « ce qui nous manque c’est de n’avoir pas connu autre chose que la vie ».
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