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Le masque et la plume

les coups de coeur des critiques

Face B

Charles Salles

Table Ronde

22,00

"Un morceau de Donna Summer l'électrise et le sort de sa rêverie. En bas, au fond de la scène, derrière les décors, il aperçoit Fabrice qui traverse la piste. Il se souvient de leur rencontre, quatre ans plus tôt, une nuit de réveillon, au Sept, un club chic et gay de la rue Sainte-Anne, ouvert par Fabrice en 68. Il avait fait l'effort de se raser et de se laver les cheveux, de passer une veste de smoking croisée blanche, très propre, sur un pantalon en cuir noir à peu près net - même s'il gardait au niveau de l'entrejambe le souvenir acide du vomi du bassiste d'un groupe punk gallois aimé une nuit au Gibus -, un oeillet rouge à la boutonnière, une chemise noire repassée et un noeud papillon blanc immaculé."Adolescent, Alain Pacadis se passionnait pour les batailles napoléoniennes. Comment ce timide fils d'immigrés, vivant seul avec sa mère rue de Charonne, est-il devenu l'icône glam-punk qui signait les chroniques gonzo de Libé depuis 1975 ? Comment le jeune Alain, peu après sa première manif en 68, a-t-il franchi les portes du Palace et des Bains Douches, escorté par une joyeuse bande de freaks ? Davantage que le journaliste, c'est un personnage de roman que nous révèle Charles Salles, soulevant pour nous ce rideau de paillettes et d'extravagance.


22,50

L’énigme
Août 1986, dans un monastère italien, un homme rend son dernier
soupir, veillé par les moines. Depuis quarante ans, il habite parmi eux,
pour « veiller sur elle ». Elle, c’est sa dernière œuvre, une statue qui
trouble tous ceux qui la voient. Quel est son secret ?
La rencontre de Viola
Au cours de ses dernières heures, entre souvenirs et divagations,
l’homme plonge dans l’histoire de sa vie. Son apprentissage chez un
sculpteur alcoolique et brutal, sur le plateau de Pietra d’Alba, fief de la
puissante famille Orsini. Et surtout, sa rencontre avec la fille unique de
la famille Orsini, qui se prend d’amitié pour ce sculpteur parti de rien,
mais dont les mains ont du génie. Lui tombe amoureux de cette jeune
femme entière, libre et passionnée.
Deux destins parallèles
Côte à côte, Viola et Mimo traverseront la moitié du XXe
siècle, entre
montée du fascisme et luttes de pouvoir. Il devient un artiste que l’on
s’arrache, prêt aux compromis ; elle poursuit ses rêves, intransigeante.
Les deux s’esquiveront, se retrouveront, tour à tour amis ou ennemis,
sans jamais pouvoir vivre leur attirance ou s’en défaire. Et san


Louis Cabaret

Liana Levi

19,00

Par appréhension ou par habitude, peut-être par confort, elle n’a jamais quitté la petite ville où elle est née. Pourtant, le quotidien de Tiffanie ne tient qu’à un fil. Deux enfants à charge, un ex-mari en prison, la fatigue qui s’accumule dans son corps d’aide-soignante. Et la violence, sourde, latente, qui explose parfois quand Chris, son fils de quinze ans, perd le contrôle ou quand les copains ont un peu trop bu. Il suffit d’une rencontre avec un nouveau venu le soir du 14 Juillet pour inverser la tendance. En Marvin, Tiffanie trouve un compagnon capable de l’épauler et de gérer ses fils. Un compagnon parfait, sauf aux yeux du cadet, Joris, qui n’arrive pas à lui faire confiance. Mais qui croirait un enfant de sept ans?
Premier roman incisif et vibrant, Tout part à la nuit raconte le déchirement d’une famille prise dans un jeu qui la dépasse.


Aurélien Cressely

Gallimard

18,50

Décembre 1941. René Blum est arrêté à son domicile parisien avec le concours de la police française, au cours d'une vaste rafle de notables de confession juive. Il est déplacé des camps d'internement français à celui d'Auschwitz, où il perd la vie.Frère cadet de Léon Blum, la grande figure du Front populaire, René Blum est un homme de son temps, au service des arts. Tour à tour journaliste et critique à la Revue blanche et à Gil Blas, il fut aussi directeur artistique de casinos et du théâtre de Monte-Carlo - où il succéda à Diaghilev à la direction des Ballets russes. Il fréquenta aussi bien les écrivains que les peintres et les musiciens avant-gardistes. Profondément humaniste et courageux, il mena pourtant une vie de famille chaotique.Un premier roman riche, passionnant, qui nous fait découvrir les multiples facettes de ce personnage historique méconnu dont l'engagement pour son pays fut considérable.


20,00

« Il disait qu’il m’aimait. Il disait que c’est pour pouvoir exprimer cet amour qu’il me faisait ce qu’il me faisait, il disait que son souhait le plus cher était que je l’aime en retour. Il disait que s’il avait commencé à s’approcher de moi de cette manière, à me toucher, me caresser c’est parce qu’il avait besoin d’un contact plus étroit avec moi, parce que je refusais de me montrer douce, parce que je ne lui disais pas que je l’aimais. Ensuite, il me punissait de mon indifférence à son égard par des actes sexuels. »

Entre 7 et 14 ans, la petite Neige est violée régulièrement par son beau-père. La famille recomposée vit dans les Alpes, dans les années 90, et mène une vie de bohème un peu marginale. En 2000, Neige et sa mère portent plainte et l’homme est condamné, au terme d’un procès, à neuf ans de réclusion. Des années plus tard, Neige Sinno livre un récit déchirant sur ce qui lui est arrivé. Sans pathos, sans plainte. Elle tente de dégoupiller littéralement ce qu’elle appelle sa « petite bombe ». Il ne s’agit pas seulement de l’histoire glaçante que le texte raconte, son histoire, une enfant soumise à des viols systématiques par un adulte qui aurait dû la protéger. Il s’agit aussi de la manière dont fonctionne ce texte, qui nous entraîne dans une réflexion sensible, intelligente, et d’une sincérité tranchante. Ce livre est un récit confession qui porte autant sur les faits et leur impossible explication que sur la possibilité de les dire, de les entendre. C’est une exploration autant sur le pouvoir que sur l’impuissance de la littérature. Pour se raconter, la narratrice doit interroger d’autres textes, d’autres histoires. Elle nous entraîne dans une relecture radicale de Lolita de Nabokov, ou de Virginia Woolf, et de nombreux autres textes sur l’inceste et le viol (Toni Morrison, Christine Angot, Virginie Despentes). Comment raconter le « monstre », « ce qui se passe dans la tête du bourreau », ne pas se contenter du point de vue de la victime ? Jusqu’à reprendre la question que le poète William Blake adressait au Tigre : « Comment Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ? » (The Tyger). Le récit de Neige Sinno nous fait alors entrer dans la communauté de celles et ceux qui ont connu « l’autre lieu », celui de la nuit et du mal, qui ont pu s’en extraire mais qui en sont à jamais marqués, et se tiennent ainsi à la frontière des ténèbres et du jour. Nulle résilience. Aucun oubli ni pardon. Juste tenter de tenir debout, écrire son récit comme une « petite bombe artisanale qu’on fait exploser tout seul chez soi, dans l’intimité de la lecture. Elle a l’intensité et la fragilité des choses conçues dans la solitude et la colère. Elle en a aussi la folle et ridicule ambition, qui est de faire voler ce monde en éclats. »